L’ombre et la lumière : l’héritage de mon père

Publié le 11 février 2025 à 19:22

Ce qu’il m’a laissé, ce n’est pas seulement le savoir-faire d’une mécanique bien huilée ou la technique d’un bon coup de pinceau. Il m’a appris, malgré lui, ce que je ne voulais pas devenir. Il m’a montré la fragilité des choix, le poids des décisions, et la force qu’il faut pour ne pas se laisser happer par la facilité.

Vivre avec ça a été difficile. Grandir avec un père jaloux, manipulateur, psychologiquement violent, contrôlant… c’est une épreuve qui marque. J’ai vu l’alcool et la drogue altérer son esprit, j’ai vu la psychose ronger ce qui restait de lui. J’ai cherché à comprendre, à l’aider. Mais on ne peut pas sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé.

Et pourtant, malgré tout, je sais qu’il nous aime. Il ne l’a juste jamais exprimé de la bonne façon.

J’ai longtemps cru que l’amour suffisait, que s’accrocher à ce lien pourrait changer les choses. Mais l’amour ne guérit pas tout. Parfois, aimer quelqu’un signifie aussi devoir s’en éloigner. Il y a des choix déchirants à faire, des décisions qui brisent le cœur, mais qui sont nécessaires pour survivre, pour avancer. Parce qu’à un moment donné, il faut se choisir soi-même. Il faut apprendre à dire non à la douleur, à se détacher du négatif pour mieux grandir.

Aujourd’hui, je suis celle que je suis grâce à lui, mais aussi en opposition à lui. J’ai appris à être forte là où il a cédé. J’ai appris à me battre là où il a abandonné. Et plus que tout, j’ai compris que l’amour, pour être vrai, doit se montrer autrement que par la peur ou le contrôle.

Son histoire ne définit pas la mienne. C’est là ma plus grande victoire.

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