Mon enfance n’a pas été celle des contes de fées. Elle a été marquée par l’absence, la souffrance et la résilience. J’ai grandi dans un environnement où la violence, la drogue, l’alcool et les conflits conjugaux faisaient partie du quotidien. L’intimidation, les bagarres et les mauvaises influences m’ont suivie tout au long de mon parcours, me confrontant très jeune à une réalité brutale.
Mon père, prisonnier de ses dépendances, naviguait entre crises et moments d'égarement. Il était jaloux, impulsif, contrôlant… mais aussi un voleur et un homme impliqué dans des affaires sombres. Son monde était un mélange de drogue, d’alcool et de violence, et nous, ses enfants, en étions les spectateurs impuissants. Il nous aimait à sa façon, mais cette façon était empreinte de destruction.
Quant à ma mère, elle était là… mais absente à la fois. Son amour pour nous était indéniable, mais elle travaillait sans relâche, tentant d’éloigner notre famille du chaos que mon père faisait peser sur nous. Elle voulait nous offrir un avenir meilleur, mais cela signifiait aussi qu’elle n’avait pas toujours la force d’être pleinement présente.
De ma naissance jusqu’à mes quatre ans, j’ai été élevée par mes grands-parents maternels, sur la terre familiale. Ce lieu représentait une stabilité, un ancrage dans mon enfance… mais cette tranquillité n’a pas duré. À partir de là, ma vie a été rythmée par des déménagements incessants, des changements d’écoles et une instabilité qui m’a obligée à m’adapter sans cesse.
J’ai fréquenté plusieurs écoles primaires, trois écoles secondaires, et j’ai même été expulsée à cause de mon refus de prendre du Ritalin, un médicament qui me rendait agressive. J’ai connu l’exclusion, l’intimidation et le sentiment d’être toujours l’étrangère, celle qui ne reste jamais assez longtemps au même endroit pour créer des liens solides.
L’environnement toxique de mon enfance m’a poussée vers des choix dangereux : la vente de drogue, les arrestations, les bagarres, les fréquentations douteuses. J’ai côtoyé la violence de près, j’ai vu des vies se briser et j’ai moi-même été victime d’agressions. J’ai connu l’envie d’abandonner, le désespoir profond qui pousse certains au suicide.
Mais malgré tout, j’ai survécu.
J’ai appris très tôt à me débrouiller seule, à lire entre les lignes des silences et des absences. Loin de me plaindre, j’ai trouvé dans ces épreuves une force insoupçonnée. J’ai compris que l’on pouvait choisir de ne pas reproduire les schémas du passé, que l’on pouvait se relever et tracer son propre chemin.
Aujourd’hui, je porte ces souvenirs non pas comme un fardeau, mais comme une histoire qui m’a forgée. Mon enfance m’a appris la résilience, l’indépendance et l’importance de tendre la main à ceux qui traversent des épreuves similaires.
Ce blog, c’est ma façon de donner du sens à mon passé et d’apporter un peu de lumière à ceux qui en ont besoin. Je veux partager mon expérience, parler sans filtre des réalités que tant de gens vivent en silence, et montrer que, oui, il est possible de s’en sortir. Peu importe d’où l’on vient, ce qui compte, c’est où l’on décide d’aller.
Bienvenue dans mon histoire.
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